Les Diables rouges ont (quasi) marché sur Wembley
Affolants devant et inquiétants derrière, les Diables sont passés à 30 secondes du premier succès de leur histoire à Wembley.
- Publié le 27-03-2024 à 06h48
Domenico Tedesco aime bien les séries. Surtout les effacer. Après avoir gagné pour la première fois en 68 ans en Allemagne avec les Diables au début de son mandat, il a offert un premier nul à Wembley de toute l’histoire de notre football (celui contre l’équipe B anglaise en 1946 ne compte pas). Le tout en étendant sa propre série, d’invincibilité, à un douzième match.
En étrennant leur maillot Tintin mardi soir, les Diables ont quasi marché sur les Anglais d’un Bellingham qui a sauvé le nul à l’ultime seconde après avoir beaucoup gaspillé.
Très loin du temple du sommeil irlandais de samedi, des Diables motivés ont confirmé ce qu’on savait d’eux : leur attaque peut faire mal à tout le monde mais leur défense ne fait peur à personne. Chaque attaque anglaise a fait trembler le quatre arrière. Et chaque contre-attaque belge a mis le feu chez les arrières anglais, privés de nombreux titulaires, il est vrai.
Un immense Tielemans
Lukaku et Doku, mis sur orbite par Trossard et Tielemans, pourront faire mal à n’importe qui à l’Euro. On n’a d’ailleurs parlé de l’absence de notre star à houppette qu’à un seul moment : quand Lukaku a envoyé un fantastique extérieur siglé KDB sur le front de Tielemans pour marquer le deuxième but belge. Un capitaine ad hoc au bord de la Tamise.
Sans vouloir froisser le meilleur buteur de l’histoire des Diables, la soirée aura été d’abord marquée par un immense Tielemans, déjà auteur du premier but, d’un tir croisé subtil après une relance loupée de Pickford. Sur ses sept buts internationaux, trois sont tombés contre les Anglais. Et tout le reste de la rencontre, il a rayonné au milieu, rappelant à tout le monde qu’on aurait tort de le rétrograder trop vite dans la hiérarchie post-Roberto Martinez. Même avec KDB dans le onze, il y aura une place pour ce Youri-là.
Debast rassure plus que Vertonghen
De l’autre côté de la pelouse, on a eu peur que l’affaire tourne mal jusqu’au bout. Mais les optimistes pourront dire qu’à l’exception de Toney quand il a obtenu (et marqué) le penalty de l’égalisation, les trous d’air n’ont pas été sanctionnés. Les pessimites noteront quand même la maladresse des Three Lions.
Dans la charnière anderlechtoise, alignée pour la première fois, c’est l’ancien qui a le plus inquiété. Quand il était sous pression, Vertonghen n’a pas dégagé beaucoup d’assurance, même si personne n’est sûr qu’il y avait bien faute sur le penalty, pas même le Var. Debast, lui, a marqué des points dans son duel à distance avec Faes, malgré un presque auto-but.
On peut tirer la même conclusion pour Sels, à nouveau rassurant et impuissants sur les deux buts. Devant sa télé à Wolfsburg, Casteels a dû commencer à s’inquiéter pour son statut de numéro 1.
Les supporters belges qui, eux, se tracassaient après la purge de Dublin ont retrouvé de la confiance. Les 3000 fans à Wembley ont fait plus de bruit que les 77 000 Anglais. On attend le vol 714 pour Stuttgart de juin avec une certaine impatience.